La vente directe et le commerce électronique constituent une source de revenus importante pour nos entreprises : le développement de l’œnotourisme et les circuits courts sont des leviers essentiels de la compétitivité du secteur. Les ventes directes (sur Internet et hors Internet) garantissent une distribution plus équitable de la valeur ajoutée au sein de la chaîne alimentaire. Malheureusement, pour le vin, ce type de vente ne traverse pas les frontières nationales car les blocages réglementaires sont trop contraignants.
Selon la règlementation européenne, « pour les produits soumis à accise acquis par un particulier pour ses besoins propres et transportés d’un État membre à un autre par lui-même, les droits d’accise sont exigibles uniquement dans l’État membre où les produits sont acquis ». Cela signifie qu’un touriste belge qui visite des domaines en Italie peut acheter deux caisses de vin auprès d’un vigneron et les ramener chez lui en voiture.
Mais que se passe-t-il si le touriste, une fois rentré chez lui en Belgique, désire passer une commande de vin directement auprès du vigneron ? Les droits d’accise doivent être réglés dans l’État membre de destination. Ainsi, le vigneron devra payer les droits d’accise en Belgique et aux conditions de cet Etat c’est-à-dire avec des procédures administratives différentes pour chaque Etat membre, pouvant entraîner l’obligation de passer ou non par un représentant fiscal.
Ce système génère des surcoûts et des complications qui rendent, de facto, la vente directe pratiquement impossible. Les vignerons sont ainsi contraints de renoncer à des expéditions de petits volumes à destination de particuliers européens.
La CEVI a mis en place différentes actions pour faire entendre ces différents points de blocage règlementaires auprès de Bruxelles. L’objectif final est de permettre une évolution de la réglementation fiscale au niveau européen et la création d’un « guichet unique » qui permettrait de :
- payer une accise au taux étranger directement dans son pays d’origine,
- éviter de passer par un représentant fiscal,
- réduire les charges administratives liées aux formalités de chaque pays.
Après l’étude Fiscalis lancée par la Commission européenne en 2015 et mettant en évidence ces difficultés, cette dernière a appelé à la création d’un one-stop-shop (OSS) chargé de payer les droits d’accise sur le vin. Le CEVI a remercié la Commission pour le travail effectué sur la vente à distance et a accueilli favorablement sa proposition. Dorénavant, il est important que le cadre réglementaire soit mis en œuvre rapidement. À cet égard, la CEVI maintient la pression au niveau européen et participe aux groupes de contact « Accises », organisés par la Commission deux fois par an.